2020 est une année charnière

Elle a vu naître une prise de conscience écologique massive chez de larges populations qui ne mesuraient pas forcément l’urgence de la situation climatique, ou tout du moins, qui n’avaient pas le recul et les outils nécessaires à une vision claire et personnelle des choses. Il s’agit d’une année qui a ouvert la porte à bon nombre d’avancées dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, des transports doux… Des associations et collectifs ont également mené de belles actions pour le climat. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, il nous faut redoubler d’efforts si nous voulons prétendre à une vie meilleure et durable. 

Nous traversons aujourd’hui une double crise : une crise climatique due à une consommation effrénée des énergies émettrices de gaz à effet de serre pour satisfaire les besoins des pays les plus riches au détriment des autres ; qui s’accompagne d’une crise énergétique provoquée par l’épuisement inéluctable des ressources non renouvelables que sont le charbon, le pétrole, le gaz et autres ressources rares.

Il est aujourd’hui plus que temps que la politique prenne en compte, de manière claire et par des actes concrets et rationnels, l’enjeu écologique, pour le bien des êtres humains, des générations futures mais aussi par respect pour la faune et la flore avec laquelle il est impératif que nous puissions cohabiter et coexister. L’humain ne doit pas être la cellule cancéreuse de la terre, mais bien une espèce comme une autre, ayant le droit de vivre et d’évoluer, dans le respect d’autrui.

La transition énergétique est vitale

Afin de donner une réponse efficace dans l’intérêt du genre humain et de ce qui l’entoure, à l’urgence climatique. Cette transition doit être pensée, planifiée, organisée, dans tous les aspects de notre société et en prenant en compte la justice sociale.

Nous avons conscience qu’il faudra pour cela des investissements massifs, beaucoup de main-d’œuvre, qualifiée et payée dignement. Mais l’urgence écologique ne peut se limiter à de grands discours et des mesures qui épargnent le système actuel.

La transition énergétique pourra à l’avenir s’avérer d’une grande richesse, humainement, technologiquement et économiquement, tout en créant de nouveaux emplois, de nouvelles filières et en revalorisant le savoir faire français et européen. Il faut viser la durabilité, la sûreté et la stabilité énergétique. Nous avons tout intérêt à commencer dès maintenant.

La question du nucléaire

Nous devons également réfléchir à une meilleure gestion et valorisation de notre patrimoine nucléaire. Car que cela nous plaise ou non, le nucléaire est une énergie décarbonée, elle permet de produire avec une émission faible près de 70% de électricité en France métropolitaine.

Le nucléaire n’est pas parfait mais est l’énergie la plus “verte” de nos jours. Car il n’y a pas d’alternative crédible pour le moment, suffisamment rentable et développée pour envisager de remplacer nos réacteurs nucléaires, il nous faut apprendre à redonner foi à cette énergie qui ne pourrait se substituer qu’à des énergies fossiles. Il nous faut continuer à être exigeant en matière de sécurité, d’innovation et de conception tout en restant objectif sur les chiffres de la science qui s’accordent à dire que l’énergie nucléaire est sûre, décarbonée et résolument efficiente. Voyons le nucléaire comme une énergie de transition en attendant des alternatives crédibles, le but n’est pas de fermer une centrale nucléaire pour rouvrir une centrale à charbon.

Comme nous soutenons la recherche dans le nucléaire, nous la soutenons aussi en  matière de renouvelable, en encourageant l’amélioration et le développement des dispositifs tels que le photovoltaïque, l’éolien, l’hydraulique et la géothermie, dans des zones stratégiques.


Laisser respirer la faune et la flore

La crise écologique que nous traversons ne concerne pas seulement les énergies, les transports, l’industrie ou l’agriculture; elle concerne l’ensemble du vivant, l’espace que nous occupons pour nos activités sur les terres émergées. Nous consommons beaucoup trop d’espace au détriment de la faune et de la flore qui ont de moins en moins de place pour vivre. Il faut donc adopter un comportement du « partage », ne plus prendre parce qu’un espace est libre, mais parce qu’il nous est nécessaire. Laisser respirer la nature, c’est laisser respirer l’humanité par la même occasion.